Textes inspirants
Textes inspirants
Voici un texte soufi que nous trouvons intéressant de mettre en rapport avec les deux ci-dessous du courant de l'Advaïta. Ils émanent et parlent manifestement tous de la même Source.
Epître sur l’Unicité Absolue
Gloire à Allah, avant l'Unité duquel il n'y a pas d'antérieur, si ce n'est Lui qui est ce Premier ; après la Singularité duquel il n'y a aucun après, si ce n'est Lui qui est ce Suivant. À propos de Lui, il n'y a ni avant, ni après, ni haut, ni bas, ni près, ni loin, ni comment, ni quoi, ni où, ni état, ni succession d'instants, ni temps, ni espace, ni être : "Il est tel qu'Il était". — "Il est l'Unique, le Dompteur" sans les conditions ordinaires de l'Unité. Il est le Singulier sans singularité. Il n'est pas composé de nom et de nommé, car le nom est Lui et le nommé est encore Lui. Il n'y a pas de nom sauf Lui. Il n'y a pas de nommé en dehors de Lui. C'est pourquoi il est dit qu'Il est le nom et le nommé. Il est le Premier sans antériorité. Il est le Dernier sans les conditions ordinaires de la finalité, c'est-à-dire sans finalité absolue. Il est l'Évident sans extériorité. Il est l'Occulte sans intériorité…
Il ne se trouve pas dans quelque chose et aucune chose ne se trouve dans Lui par une entrée ou une sortie quelconque. Il faut le connaître de cette façon, non par la science, l'intelligence, l'imagination, la sagacité, les sens, la vision extérieure, la vision intérieure, la compréhension ou le raisonnement. Personne ne peut Le voir, sauf Lui-même. Personne ne Le saisit, sauf Lui-même. Personne ne Le connaît, sauf Lui-même. Il Se voit par Lui-même. Il Se connaît par Lui-même. Autre-que-Lui ne peut Le voir. Autre-que-Lui ne peut Le saisir. Son impénétrable voile est Sa propre Unicité. Autre-que-Lui ne Le dissimule pas. Son voile est Son existence même. Il est voilé par son Unicité d'une façon inexplicable. Autre-que-Lui ne Le voit pas : aucun prophète envoyé, aucun saint parfait ou ange approché. Son prophète est Lui-même. Son messager (apôtre) est Lui. Sa missive (apostolat) est Lui. Sa Parole est Lui. Il a mandé Son ipséité par Lui-même de Lui-même vers Lui-même, sans aucun intermédiaire ou causalité extérieure que Lui-même. Il n'y a aucune disparité de temps, d'espace ou de nature entre Celui qui envoie, entre le Message, et le Destinataire de cette missive. Son existence est celle des Lettres de la prophétie, pas d'autre. Autre-que-Lui n'a pas d'existence ou de nominalité, et ne peut donc s'anéantir, n'ayant jamais existé. C'est pourquoi le Prophète a dit : "Celui qui connaît son âme, c'est-à-dire soi-même, connaît son Seigneur." Il dit encore : "J'ai connu mon Seigneur par mon Seigneur". Le Prophète d'Allah a voulu faire comprendre par ces mots que tu n'es pas toi, mais Lui ; Lui et non toi ; qu'Il ne sort pas de toi et tu ne sors pas de Lui. Je ne veux pas dire que tu es ou que tu possèdes telle ou telle qualité. Je veux dire que tu n'existes absolument pas, et que tu n'existeras jamais ni par toi-même ni par Lui, dans Lui ou avec Lui. Tu ne peux cesser d'être, car tu n'es pas. Tu es Lui et Lui est toi, sans aucune dépendance ou causalité. Si tu reconnais à ton existence cette qualité, c'est-à-dire le néant, alors tu connais Allah, autrement non.
Awhad al-din Balyani
Traduction de 1911 par Abdul-Hâdi
Nous vous partageons quelques vers décapants de l’Ashtavakra. C’est un chant du VIIIe siècle appartenant avec l’Avadhuta Gita aux principaux textes de la philosophie non-dualiste advaita vedanta.
Il n’y a ni la servitude ni la libération (l’Ashtavakra)
« Connaissance, ce qui doit être connu, et le connaissant - ces trois n'existent pas en réalité. Je suis la réalité immaculée dans laquelle ils apparaissent à cause de l'ignorance. 2.15
Vraiment le dualisme est la racine de la souffrance. Il n'y a pas d'autre remède que la prise de conscience que tout ce que nous voyons est irréel, et que je suis la seule réalité incorruptible, composé de conscience. 2.16
Je suis une pure conscience que, par ignorance, j'ai imaginé avoir des attributs supplémentaires. En permanence reflétant cela, ma demeure est dans l'inimaginable. 2.17
Pour moi il n'y a ni la servitude, ni la libération. L'illusion a perdu son socle et a cessé. Vraiment tout cela existe en moi, même en fin de compte cela n'existe même pas en moi. 2.18
J'ai reconnu que tout cela, et mon corps, ne sont rien, tandis que mon vrai moi n'est rien que la conscience pure, ainsi, que peut faire maintenant le travail d'imagination? 2.19
Le corps, le ciel et l'enfer, la servitude et la libération, et la peur aussi, tout cela est pure imagination. Que reste-t-il à faire pour moi dont la nature est conscience? 2.20
En vérité, je ne vois pas le dualisme, même dans une foule de gens. Quel plaisir aurais-je quand il s'est transformé en désolation? 2.21
Je ne suis pas le corps, ni le corps n'est mien. Je ne suis pas un être vivant. Je suis la conscience. Ce fut ma soif de vivre qui fut mon asservissement. 2.22
Vraiment, C'est dans l'océan sans limites de moi-même, stimulé par les vagues colorées des mondes, que se lève soudain le vent de la conscience. 2.23
C'est dans l'océan infini de moi-même, que le vent de la pensée s'apaise, et que l'écorce du monde des êtres vivants, qu'un marchand semble mener, est détruit par le manque de marchandises. 2.24 »
Ma nature est Béatitude
Extrait de l’Avadhûta gîtâ
Editions Accarias
Que tout ceci soit réel,
Que tout ceci soit irréel,
N’est pas pour moi un objet de pensée.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Je ne perçois ni nuit ni jour,
Ni dehors ni dedans,
Et ni non plus de division intérieure.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Conscience et inconscience n’ont pas pour moi d’existence,
La forme de la conscience je l’ignore.
Comment parler de conscience et d’inconscience.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Je ne suis pas relié au juste. Je ne suis pas relié à l’injuste.
Je ne suis pas relié à la servitude. Je ne suis pas relié à la délivrance.
Etre relié ou être séparé, je l’ignore.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Haut et bas n’ont jamais pour moi d’existence,
Je suis simplement au milieu, sans amis ni ennemis.
Comment parler alors et du bien et du mal.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Epître sur l’Unicité Absolue
Gloire à Allah, avant l'Unité duquel il n'y a pas d'antérieur, si ce n'est Lui qui est ce Premier ; après la Singularité duquel il n'y a aucun après, si ce n'est Lui qui est ce Suivant. À propos de Lui, il n'y a ni avant, ni après, ni haut, ni bas, ni près, ni loin, ni comment, ni quoi, ni où, ni état, ni succession d'instants, ni temps, ni espace, ni être : "Il est tel qu'Il était". — "Il est l'Unique, le Dompteur" sans les conditions ordinaires de l'Unité. Il est le Singulier sans singularité. Il n'est pas composé de nom et de nommé, car le nom est Lui et le nommé est encore Lui. Il n'y a pas de nom sauf Lui. Il n'y a pas de nommé en dehors de Lui. C'est pourquoi il est dit qu'Il est le nom et le nommé. Il est le Premier sans antériorité. Il est le Dernier sans les conditions ordinaires de la finalité, c'est-à-dire sans finalité absolue. Il est l'Évident sans extériorité. Il est l'Occulte sans intériorité…
Il ne se trouve pas dans quelque chose et aucune chose ne se trouve dans Lui par une entrée ou une sortie quelconque. Il faut le connaître de cette façon, non par la science, l'intelligence, l'imagination, la sagacité, les sens, la vision extérieure, la vision intérieure, la compréhension ou le raisonnement. Personne ne peut Le voir, sauf Lui-même. Personne ne Le saisit, sauf Lui-même. Personne ne Le connaît, sauf Lui-même. Il Se voit par Lui-même. Il Se connaît par Lui-même. Autre-que-Lui ne peut Le voir. Autre-que-Lui ne peut Le saisir. Son impénétrable voile est Sa propre Unicité. Autre-que-Lui ne Le dissimule pas. Son voile est Son existence même. Il est voilé par son Unicité d'une façon inexplicable. Autre-que-Lui ne Le voit pas : aucun prophète envoyé, aucun saint parfait ou ange approché. Son prophète est Lui-même. Son messager (apôtre) est Lui. Sa missive (apostolat) est Lui. Sa Parole est Lui. Il a mandé Son ipséité par Lui-même de Lui-même vers Lui-même, sans aucun intermédiaire ou causalité extérieure que Lui-même. Il n'y a aucune disparité de temps, d'espace ou de nature entre Celui qui envoie, entre le Message, et le Destinataire de cette missive. Son existence est celle des Lettres de la prophétie, pas d'autre. Autre-que-Lui n'a pas d'existence ou de nominalité, et ne peut donc s'anéantir, n'ayant jamais existé. C'est pourquoi le Prophète a dit : "Celui qui connaît son âme, c'est-à-dire soi-même, connaît son Seigneur." Il dit encore : "J'ai connu mon Seigneur par mon Seigneur". Le Prophète d'Allah a voulu faire comprendre par ces mots que tu n'es pas toi, mais Lui ; Lui et non toi ; qu'Il ne sort pas de toi et tu ne sors pas de Lui. Je ne veux pas dire que tu es ou que tu possèdes telle ou telle qualité. Je veux dire que tu n'existes absolument pas, et que tu n'existeras jamais ni par toi-même ni par Lui, dans Lui ou avec Lui. Tu ne peux cesser d'être, car tu n'es pas. Tu es Lui et Lui est toi, sans aucune dépendance ou causalité. Si tu reconnais à ton existence cette qualité, c'est-à-dire le néant, alors tu connais Allah, autrement non.
Awhad al-din Balyani
Traduction de 1911 par Abdul-Hâdi
Nous vous partageons quelques vers décapants de l’Ashtavakra. C’est un chant du VIIIe siècle appartenant avec l’Avadhuta Gita aux principaux textes de la philosophie non-dualiste advaita vedanta.
Il n’y a ni la servitude ni la libération (l’Ashtavakra)
« Connaissance, ce qui doit être connu, et le connaissant - ces trois n'existent pas en réalité. Je suis la réalité immaculée dans laquelle ils apparaissent à cause de l'ignorance. 2.15
Vraiment le dualisme est la racine de la souffrance. Il n'y a pas d'autre remède que la prise de conscience que tout ce que nous voyons est irréel, et que je suis la seule réalité incorruptible, composé de conscience. 2.16
Je suis une pure conscience que, par ignorance, j'ai imaginé avoir des attributs supplémentaires. En permanence reflétant cela, ma demeure est dans l'inimaginable. 2.17
Pour moi il n'y a ni la servitude, ni la libération. L'illusion a perdu son socle et a cessé. Vraiment tout cela existe en moi, même en fin de compte cela n'existe même pas en moi. 2.18
J'ai reconnu que tout cela, et mon corps, ne sont rien, tandis que mon vrai moi n'est rien que la conscience pure, ainsi, que peut faire maintenant le travail d'imagination? 2.19
Le corps, le ciel et l'enfer, la servitude et la libération, et la peur aussi, tout cela est pure imagination. Que reste-t-il à faire pour moi dont la nature est conscience? 2.20
En vérité, je ne vois pas le dualisme, même dans une foule de gens. Quel plaisir aurais-je quand il s'est transformé en désolation? 2.21
Je ne suis pas le corps, ni le corps n'est mien. Je ne suis pas un être vivant. Je suis la conscience. Ce fut ma soif de vivre qui fut mon asservissement. 2.22
Vraiment, C'est dans l'océan sans limites de moi-même, stimulé par les vagues colorées des mondes, que se lève soudain le vent de la conscience. 2.23
C'est dans l'océan infini de moi-même, que le vent de la pensée s'apaise, et que l'écorce du monde des êtres vivants, qu'un marchand semble mener, est détruit par le manque de marchandises. 2.24 »
Ma nature est Béatitude
Extrait de l’Avadhûta gîtâ
Editions Accarias
Que tout ceci soit réel,
Que tout ceci soit irréel,
N’est pas pour moi un objet de pensée.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Je ne perçois ni nuit ni jour,
Ni dehors ni dedans,
Et ni non plus de division intérieure.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Conscience et inconscience n’ont pas pour moi d’existence,
La forme de la conscience je l’ignore.
Comment parler de conscience et d’inconscience.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Je ne suis pas relié au juste. Je ne suis pas relié à l’injuste.
Je ne suis pas relié à la servitude. Je ne suis pas relié à la délivrance.
Etre relié ou être séparé, je l’ignore.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
Haut et bas n’ont jamais pour moi d’existence,
Je suis simplement au milieu, sans amis ni ennemis.
Comment parler alors et du bien et du mal.
Ma nature est Béatitude, je suis libre.
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Upanishads du Yoga (extraits)
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